Cela fait presque 2 mois que je n'ai pas quitté mon village. Mes seules sorties étaient dans le parc en face de la maison. C'est donc avec une grande envie que je quitte la maison aujourd'hui pour prendre le bus de ligne pour Toulouse. Je vais tenir la boutique de l'UNICEF en tant que bénévole. Je mets un masque pour sortir, ça fait bizarre. Il faut d'abord trouver comment le mettre.
On entre par la porte du fond du bus pour ne pas avoir de contact avec le chauffeur. Le trajet est gratuit.
Nous sommes 2 en plus du chauffeur. 2 autres personnes monteront plus tard. Des rubans de chantier interdise l'accès au chauffeur et aux strapontins. Sur certains sièges, il est écrit "Interdiction de s'asseoir". Tout le monde porte un masque. J'ai l'impression d'être dans une série catastrophe. Autre sensation bizarre : rouler dans un bus. Avant le confinement, je lisais dans le bus que je prenais tous les jours. Aujourd'hui j'ai la nausée et ne peut absolument rien faire.
J'arrive à Toulouse. L'ambiance est lourde. Beaucoup de personnes portent un masque. Ceux qui n'en portent pas sont des jeunes. On sent que chacun garde ses distances. Je me sens moi même plus vigilante. Je remarque des personnes très maquillées avec un masque en tissu. Je me dis que les tâches de fond de teint doivent être dures à laver.
J'arrive à la boutique. Aucun client ne viendra cette après-midi là. Mon collègue n'arrive que 2 heures après. Il a eu du mal à se lever. Je sens que ça va être dur de reprendre le rythme!
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